Joyeuses Pâques

Un billet qui va encore me valoir des foudres, je le sais, mais tant pis...
Le vendredi, je finis les cours à 16h30, les élèves sortent et s'égaillent pour le WE. Je range ma salle, je suis réjouie, et plus encore, car deux de mes petites élèves de 5e viennent me chercher pour m'escorter sur le chemin, car elles vont jouer au tennis au stade proche de chez moi. J'aime bien ces quelques minutes de papotages le long de la route... Nous parlons de tout et de rien, j'apprends à les connaître, nous rions souvent, toutes conscientes qu'elles sont des excès de leur âge, de leur côté "fille". Elles me racontent leurs envies, leur quotidien, l'école et leurs rêves.
Mais aujourd'hui, La. était toute seule, Lo. ne jouant pas ce soir, car elle devait aller à la messe, fête de Pâques obligent. Du coup, on a discuté de religion, et des pratiques pour Pâques ici, et je me suis mieux rendue compte de la ferveur religieuse des réunionnais. Beaucoup pratiquent le Carême, et le WE de Pâques, c'est quatre messes, pas moins : une le jeudi soir, une le vendredi, une le samedi, et une le dimanche. Aux dires de La.,  toutes sont longues, mais celles du dimanche dure plus de trois heures, et le temps passe lentement, assise sur les bancs de l'Eglise.

Comme les fidèles sont nombreux, le prêtre fait par exemple le dimanche une messe à 6h du matin, puis une pour les enfants, pour les malades, pour les adultes... Du coup, on a le choix de l'heure... De mes yeux de non-pratiquante, et de zoreille, ça paraît fou !
Et puis, elle m'a dit qu'on pouvait redoubler le cathé, et qu'il y avait un registre pour cocher les présents parmi les enfants à l'église. Ceux qui manquent trop de messes redoublent d'office...
Je comprends mieux les absences parmi les 6e en classe aujourd'hui. En juillet, ils ont la confirmation...
Ce retour à la kaz a été bien instructif, teinté des rires de La., de ses ongles colorés qu'elle refait tous les soirs pour les assortir à ses tenues, de mon étonnement grandissant...
J'aime bien mes élèves, décidément...
Et je les aime tant qu'ils expliquent en partie mon silence du moment : je passe mes moments de libre à bosser pour préparer des séances de cours plus dynamiques, et qui sortent de l'ordinaire. Nous avons travaillé ces jours-ci sur les blasons des communes réunionnaises (parce que les programmes invitant à lancer les élèves sur la piste des vestiges médiévaux autour de chez eux sont gentils... mais à la Réunion, ça ne court pas les rues...
Celui d'Etang Salé : un papangue entouré de vagues qui colle à la devise : "Entre mer et forêt"