samedi 8 octobre 2011

Spiritualité = danger ?

Ça fait un petit moment que je voulais vous parler de ça, et je n'ai pas encore trouvé le temps. Ici, à la Réunion, la spiritualité est présente partout. J'ai rarement autant parlé de religion depuis longtemps. Entre Bernard qui croit aux grandes forces qui nous entourent, sans Église aucune, se ressource au contact de la nature ; Guy, hindou pas végétarien, qui aimerait plus que tout que Cyrille renoue avec ses racines et Ganesh ; les sorties d'Eglise le dimanche (ça, c'est quelque chose !) : les gens sont si endimanchés, évoquant pour moi des images des années 10 à 50 en métropole : talons, robes, dentelles, chapeaux, gants, costumes impeccables... ; et même les témoins de Jéhova les moins collants que j'aie vus : 2 minutes au "baro" (le portail, ici : d'ailleurs, personne n'a de sonnette. Pour arriver chez quelqu'un, tu le hèles au baro, et ne fais pas un flan si personne ne te répond. Chacun est libre de qui il veut voir, et de quand il veut le voir. Les réunionnais ont un vrai sens du respect de l'autre et de son intimité, tout en étant très chaleureux. C'est vraiment appréciable !) un bonjour, un "je ne suis pas intéressée", suivi d'un "tant pis bonne journée et dieu vous protège"... Quand je pense à ce que ça peut être galère, parfois, de rester poli tout en les fichant dehors... Bref.
Une autre manifestation de la spiritualité des réunionnais, ce sont ces petits autels rouges, qu'on trouve un peu partout (on trouve aussi plein de petits autels à la Vierge, mais un peu moins... C'est qu'elle doit être moins efficace !) : des autels à Saint Expédit. Mais attention, pratique dangereuse ! Déjà, apparemment, on ne lui demande pas que des bonnes choses, à ce saint (plutôt genre : je voudrais que mon voisin que je déteste attrape des pustules plus grosses que lui... enfin, ça, c'est la version soft), et puis, il faut lui payer ce qu'on lui doit (sinon, ou la la ! "dangereux" qu'ils m'ont dit, les zamis). Bref, Saint Expédit, c'est la teigne, le saint méchant, rancunier, MAIS efficace dans son genre...
Je suis pas prête à lui demander quoi que ce soit (ou alors, il faudra qu'un élève se comporte vraiment mal...)
Il y aurait encore beaucoup à dire, je pense, mais mes connaissances s'arrêtent là ! Et puis, on va essayer de ne pas vexer le Gugusse, on sait jamais !
Ce petit autel était vraiment perdu dans les bois, donc, pas très fréquenté, mais en règle général, les autels sont couverts de fruits, de fleurs (et autre, je ne me suis pas encore assez approchée pour y voir des vicères de coq ou des pattes de poule !)

3 commentaires:

  1. Et tu n'as pas encore vu de poules noires sacrifiées au milieu d'un carrefour? Même quand on ne croit à rien, on n'a pas envie de rouler dessus...

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  2. Ah non, j'ai pas encore eu la "chance" de voir ça... mais j'ai pas hâte !

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  3. Ce que tu décris des beaux/belles endimanchés du dimanche heures de messe ressemble bigrement à ce que j'ai vu à Madagascar.
    Tellement, tellement de similitudes entre ce que je lis et ce que je connais/ai vécu en Inde. Je ne peux pas tt relever et commenter. J'aime bien cette "spiritualité", ce qui ns relie à autre chose ds cette vie, donne une autre dimension mais qq fois je trouve que c'est aussi trop emprunt de superstition. A rien n'est js idéal. Ts les hindous ne st pas végétariens. Ce que les clichés ont la vie dure !

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